Charrette universitaire 1997 : Forum des jeunes créateurs
LA VILLE AFFICHÉE: DU BOULEVARD AU TERRITOIRE
1. Introduction
2. Énoncé
de la problématique
3. Objectifs
et défis
4. Le
projet
5. Programme
6. Modalités
de participation
Le Centre Canadien dArchitecture (CCA), en collaboration avec la Chaire en paysage et environnement de lUniversité de Montréal, le Centre de design de lUQAM, et les écoles darchitecture, darchitecture de paysage, durbanisme, de design graphique et de communication des Universités de Montréal, de McGill, du Québec à Montréal, de Concordia, de Laval et de Carleton organise une charrette de design urbain sur le thème de laffichage et la ville.
Ce sujet dactualité fera aussi lobjet dun colloque international organisé par la Chaire en paysage et environnement de lUniversité de Montréal (sous la direction de Philippe Poullaouec-Gonidec, titulaire et Michel Gariépy, doyen de la Faculté de laménagement de lUniversité de Montréal) qui se tiendra au printemps 1998 à Montréal. La charrette donnera lieu à de nouvelles visions et idées de projets urbains qui pourront alimenter les débats du futur colloque.
La charrette universitaire se déroulera du jeudi 30 octobre au lundi 3 novembre 1997. Le Centre dexposition de lUniversité de Montréal qui se trouve au Pavillon de la Faculté de laménagement (2940 Ch. Côte-Sainte-Catherine) sera lhôte pour lexposition des travaux de la charrette du 4 au 9 novembre 1997.
Cette charrette universitaire en est à sa troisième édition. Elle est le rendez-vous attendu des jeunes créateurs en design urbain et réunira lensemble des disciplines de laménagement: architecture, architecture de paysage, urbanisme, design industriel, design d'intérieur et design graphique. Elle sadressera aux étudiants universitaires ainsi quaux jeunes diplômés de laménagement, soit les stagiaires de lOrdre des urbanistes du Québec, de lAssociation des architectes paysagistes du Québec et de lAssociation des stagiaires en Architecture.
L'affichage à des fins
commerciales a toujours occupé une place importante dans
l'aménagement de l'espace nord-américain. Cette fonction est
même devenue la dominante, la « marque de commerce » de
certains lieux et les incontournables d'un parcours touristique:
par exemple le Times Square de New-York, Piccadilly Circus à
Londres, la ville de Las Vegas dont le scintillement des
luminaires habite notre imaginaire collectif.
Il y a déjà presque 30 ans (1968), la Strip de Las Vegas faisait l'objet d'une étude paysagère et architecturale par l'architecte de renom Robert Venturi. Il fût le premier à s'intéresser à la lecture de cette architecture commerciale américaine. « L'enseignement de Las Vegas » (titre de cette étude) a lancé aux architectes et aux urbanistes le défi de regarder l'affichage commercial avec un régard neuf, sans préjugés. A propos de la Strip, Venturi souligne « Le signe graphique dans l'espace est devenu l'architecture de ce paysage ». Il nous rappelle aussi que cette architecture de la ville est le véhicule des iconographies de l'art commercial populaire. Venturi démontre les facettes de ce système de communication, un paysage déclectismes vernaculaires voué à la consommation, qui nous amène à réfléchir sur la lecture de ce phénomène apparemment incongru et chaotique de la ville. Ainsi, comme il le souligne, « L'oeil mobile dans le corps mobile doit travailler pour sélectionner et interpréter une variété d'ordres juxtaposés et changeants (...) ». Trois décennies plus tard, quelles leçons pouvons-nous tirer de cet enseignement ? L'une d'elles est sans nul doute l'absence de considération de l'affichage commercial dans les projets de design urbain réalisés à ce jour.
Signe d'urbanité (et de modernité), plaisirs esthétiques et manifestation de créativité d'un côté, l'affichage urbain peut également devenir le symbole de la dégénérescence des cités (réf.: « villes à vendre ») et de la dégradation de la qualité d'un espace public, un phénomène appelé communément « pollution visuelle ». On peut penser ici à la prolifération anarchique de l'affichage commercial le long de certaines artères, la cible des premières interventions lorsqu'il est question de revitalisation.
La crise financière profonde que connaissent les institutions publiques depuis quelques années, de pair avec le déploiement sans limites des mécanismes de marché donnent lieu à une généralisation de laffichage tous azimuts - même là où on avait jusqu'à maintenant cherché à l'exclure. Les campus universitaires, par exemple, sont envahis par l'affichage à des fins commerciales tout comme le sont certains services publics (réf.: Le transport urbain).
Laffichage peut donner lieu à certains problèmes: la modification du sens des lieux, larbitrage relatif à lappropriation privée dune rente daffichage reliée aux espaces publics, la saturation des communications qui gêne la signalisation, rend précaire l'orientation ou compromet parfois la sécurité (routière). Cette généralisation peut même s'accompagner d'effets pervers dans la mesure où certaines retombées intéressantes de l'affichage - par exemple la bonification de certaines pièces du mobilier urbain en tant que support à l'affichage (les Abribus, les colonnes Omni) - risquent d'être complètement banalisées dans la multiplication et la diversification des supports à l'affichage.
Cette charrette de design multidisciplinaire a pour objet de développer une réflexion et des idées quant au rôle intégrateur et structurant de laffichage au projet urbain, et de proposer des projets novateurs darchitecture et de paysage sur la base de questionnements incontournables relatifs à:
· la complexité du phénomène d'affichage (public et privé) dans les paysages urbains et événementiels que sont devenues les villes et des banlieues à l'aube du XXIe siècle. Les rapports entre le paysage et l'affichage sont-ils duals ? Quelles seraient les conditions d'insertion visuelle et d'acceptation sociale et culturelle de l'affichage en milieu urbain ?
la reconnaissance de paysages commerciaux (les affichages public et privé et les enseignes), leur raison d'être, leurs caractéristiques spatiales et physiques,leurs attraits et leur cohérence dans les villes réceptacles d'événements internationaux et locaux. L'affichage n'est-il pas l'un des décors éphémères de la ville spectacle ? L'affichage n'est-il pas l'actualité colorée de la ville ? Quel rôle joue l'affichage dans l'image de la ville ?
relativement à l'affichage en tant que composante normale de la ville, sur les dimensions/problèmes de signification, d'orientation, de saturation, de sécurité qui peuvent lui être rattachées. Quelles seraient les pratiques actuelles de l'affichage urbain? L'affichage a-t-il un rôle structurant dans la ville ? Quels seraient les termes du projet d'affichage dans les villes ? De quelle manière peut-on associer l'affichage dans le projet urbain, comme une pratique du design urbain?
Les équipes participantes devront choisir un site dintervention dans la ville ou sa périphérie. La nature de ce site est percue comme résiduelle, sans qualité urbaine a priori, paysage indeterminé, difficile à nommer, fragment darchitecture, de ville ou de territoire, désuet, muet, sans signification (lot vacant, construction abandonnée, terrain de stationnement, abords de centre commercial, sortie dautoroute, mur mitoyen en attente, trottoir hostile aux piétons, passage souterrain, bordure de voie rapide ou de pseudo boulevard, boutiques fermées, mur aveugle, friche industrielle, palissade de chantier, clôtures et pylones de toute sorte, etc.)
La première étape consiste à décrire par des images et des mots létat actuel des lieux. Un plan de référence ou une vue aerienne, à une échelle appropriée à la taille de lintervention proposée, est souhaitable. Il faut faire comprendre les enjeux urbains associés à ce choix.
La seconde étape vise à énoncer et illustrer la stratégie adoptée, cest-à-dire: comment léquipe conçoit que la communication visuelle contemporaine (ses supports , sa localisation, ses moyens, ses contenus) pourrait transformer le paysage existant et les pratiques spatiales et sociales des citoyens?
La troisième étape consiste à répresenter graphiquement la réponse proposée et la transformation du site choisi: plan, coupe, élévation, perspective, détails au choix de léquipe. Les procédés: dessin, photo montage, infographie, etc. sont libres. Les qualités concrètes de ce nouvel environnement devront être bien illustrées. La relation entre la figure spatiale et laffichage ainsi que celle entre lobservateur et les éléments à percevoir seront bien mis en évidence. Le caractère des contenus visuels devra être précisé (civique, festif, commercial, artistique, ), de même que le statut temporel de leur présence (permanent, intermittent, saisonnier, nocturne, nomade, ).
« Larchitecture fournit matière à une réception collective et simultanée» écrivait Walter Bejamin. La publicité, aujourdhui, se superpose, se substitue à la matière de larchitecture. Le paysage « émergent » de nos mégalopoles, fait de lumière et de vitesse, cette ville surexposée annoncée par Paul Virilio, est-ce le message dun monde nouveau dont nous ne saississons pas encore le sens et lusage dans la ville de demain?
Jeudi 30 octobre de 16h30 à 19h
Les étudiants, les stagiaires et les professeurs sont convoqués à une réunion dinformation sur la charrette au Centre Canadien dArchitecture (1920, Baile) à 16h30. Après les présentations et une période de questions et de discussion, un vin dhonneur suivra à la Maison Shaughnessy du CCA où les participants pourront continuer la discussion et voir les expositions.
Vendredi 31 octobre au dimanche 2 novembre
Les étudiants et les stagiaires travaillent en charrette. Les étudiants doivent contacter le professeur responsable dans leur école ou département pour connaître les ateliers disponibles et sinscrire. Les stagiaires sont invités à contacter leurs universités dorigine.
Dimanche 2 novembre à 17h
Fin de la charrette. Chauqe école ou département est responsable du transport des projets au Centre dexposition de lUniversité de Montréal qui se trouve dans le Pavillon de la Faculté daménagement (2940, Ch. Côte-Ste-Catherine, tél. 343-5741) avant 18h.
Les étudiants et les stagiaires peuvent se regrouper en équipe de trois à cinq personnes comprenant, sils le souhaitent, des étudiants et des diplômés dune autre discipline ou dun autre université. Une fiche dinscription disponible du professeur responsable à chaque université doit être remplie par chaque équipe et remise à Nancy Dunton (tél. 939-7000, téléc. 939-7020, courrier éléctronique ndunton@cca.qc.ca) au CCA avant lundi le 27 octobre à 17h.
Chaque équipe présentera deux planches de format A0 disposées à lhorizontale, sur un support rigide type « foamcore » dune épaisseur maximum de ¼ de pouce. À partir du 4 novembre jusquau 9 novembre, la Faculté daménagement de lUniversité de Montréal organise une exposition de tous les projets au Centre dexposition de luniversité de Montréal. Un jury de spécialistes examinera les projets reçus et attribuera les prix aux meilleurs dentre eux. La remise des prix aura lieu lundi le 3 novembre à 19h au Centre dexposition à loccasion du vernissge organisé par le CCA. De plus, les projets lauréats seront visibles sur le site internet de la charrette. Par suite, lensemble des résultats fera lobjet dune publication planifié par le CCA.
Il est impératif que les étudiants et les stagiares reprennent posession de leurs projets après lexposition en se présentant en personne au Centre dexposition de lUniversité de Montréal aux jours suivants: 10, 11, 12, 13 novembre, pendant les heures habituelles douverture des bureaux.
Pour plus dinformations, nhésitez pas à contacter Nancy Dunton, chef des programmes universitaires et professionels au CCA ou un des professeurs responsables de la charrette dans votre université. Une liste complète de tous les professeurs responsables sera disponible sur le site internet de la charrette.