« L’architecture et/pour la société » (2014-2015) s’appuie sur le fonds Cedric Price du CCA, une archive exhaustive de la pratique de l’architecte britannique de 1953 à 2000, pour explorer la relation entre transformations sociales et architecture par le truchement de la culture britannique d’après-guerre de l’architecture.

Au cours des vingt dernières années, la pratique de l’architecture a connu une perte de vitesse dans le développement de la créativité et de l’invention au regard des préoccupations socialement urgentes. Par contraste, les décennies suivant la Seconde Guerre mondiale furent en effet une période d’exception, au cours de laquelle une culture architecturale émergente ouvrit réellement la voie à des transformations sociales et, suivant le modèle de la social-démocratie, permit aux architectes d’agir comme catalyseurs plutôt que médiateurs du changement social et culturel. Cedric Price représente une génération d’architectes dont l’approche était habitée (voire fascinée) par un optimisme face à la responsabilité sociale de l’architecture.

Cet optimisme alimentait non seulement la discipline et la profession dans la Grande-Bretagne d’après-guerre, mais il nous donne aussi un cadre de référence pour repenser la société d’aujourd’hui. « L’architecture et/pour la société » aborde les grandes questions de la généalogie de la société de consommation et des loisirs, de la transformation et de la réforme sociales, de la standardisation culturelle, de l’individualisation de la société, des effets de l’immigration sur le tissus social et les changements démographiques britanniques, ainsi que des politiques publiques d’aide sociale en matière de logement, de santé et d’éducation supérieure.

Le projet de recherche collaborative «  British Culture for Architecture  » recadre sous un angle historique les projets individuels de Cedric Price et les remet dans le contexte d’une narration plus large, pour élaborer une historiographie d’un nouveau genre qui ré-examinerait la culture britannique de l’après-guerre à la lumière des problématiques sociales et culturelles d’aujourd’hui. L’équipe interdisciplinaire de chercheurs du projet a été choisie à travers un processus de sélection par les pairs, suite à un appel à candidature et un séminaire préparatoire avec la participation des candidats présélectionnés. L’équipe interdisciplinaire de chercheurs sélectionnés a ensuite participé à trois ateliers au CCA, à un séminaire à Londres et à une résidence à Montréal, développant tant leurs travaux individuels que leur recherche collective.

La recherche collaborative adopte une approche englobant des concepts clés traversant l’histoire de l’architecture, les études culturelles, les études scientifiques et technologiques, l’étymologie historique et les études critiques, pour proposer une lecture contemporaine de la condition moderne de la « société du risque », telle que définie par le sociologue Ulrich Beck. Tout au long du projet, les participants ont travaillé sur une grande variété de thèmes : de la relation entre les convictions politiques et les valeurs esthétiques, à la cybernétique et l’indéterminisme en design, en passant par les études culturelles et l’industrie de la construction, la création du savoir officiel par l’urbanisme, et les visions alternatives des idéaux sociaux-démocratiques.

Nick Beech
Oxford Brookes University, Royaume-Uni

Murray Fraser
University College London, Royaume-Uni

Timothy Ivison
Architectural Association London, Royaume-Uni

Simon Sadler
University of California, Davis, États-Unis

Ben Sweeting
University of Brighton, Royaume-Uni

Adrian Forty
Emeritus, University College London, Royaume-Uni

Adrian Forty
Emeritus, University College London, Royaume-Uni

Mark Linder
Syracuse University, États-Unis

George Baird
Emeritus, University of Toronto, Canada

« L’architecture et/pour la société » (2014-2015) est le premier projet du Programme de recherche multidisciplinaire, une initiative de recherche financée par l’Andrew W. Mellon Foundation.