Alors que le cinéma décentralisé, expérimental et subversif gagne en importance à la fin des années 1960 et au début des années 1970, de nombreux groupes oeuvrant dans le domaine de l’architecture, tels que Superstudio, Studio 9999 et Ant Farm, explorent le médium du court métrage comme moyen d’élargir le discours architectural, d’intégrer à leurs projets des réflexions audacieuses et des projections de la société, et de communiquer avec un public plus large grâce à des références à la culture populaire. Ils utilisent l’image en mouvement pour visualiser les interprétations radicales de la vie quotidienne et les trajectoires futures poussées à leurs extrêmes, visions que des outils architecturaux plus traditionnels, rigides ou statiques ne pourraient pas atteindre. Cette exposition explore comment les différents éléments du cinéma – images, scénarimages, scénarios et audio – ont pu générer un nouveau langage pour l’architecture dans l’œuvre d’Alessandro Poli, architecte, designer et artiste italien, membre de Superstudio de 1970 à 1972.

Des scénarimages et collages, incluant le mémoire de maîtrise de Poli Consorso di idee per un parco intito lato alla resistenza [Municipalité de Modena : Idées pour un parc urbain dédié à la résistance] (1969–1970), Breve racconto di Architettura [Petite histoire de l’architecture] (1969-1970), Architettura Interplanetaria [Architecture interplanétaire] (1969-1971) et Supersuperficie [Supersurface] (1971-1972), offrent un aperçu de l’utilisation du film comme outil de conception et contribuent aux discussions en cours sur la façon de raconter des idées sur l’architecture dans une culture de plus en plus visuelle et dépendante de l’image.

Commissaire : Giovanna Borasi, CCA
Graphisme : Christian Lange Studio, Munich