In mémoriam
In mémoriam
L'action est en lien avec la réalité sociale qu'est l'itinérance.
Elle consiste à la chute de la première neige de l'hiver
d'aller tracer en ville, sur le sol des lieux extérieurs susceptibles d'être occupés par des sans-abri, des empreintes (lignes contours de silhouette) rappelant qu'une personne s'y trouvait ou pourrait s'y trouver.
Cette action pourrait être reprise massivement en plusieurs lieux à chaque hiver à la première neige de façon à rappeler l'importance pour l'état de mettre en place un filet de sécurité plus cohérent et plus efficace; elle serait entreprise aussi longtemps que nécessaire pour sensibiliser les gens à cette réalité.
On se rappellera juste avant la Noël l'itinérant retrouvé mort gelé au coin de la rue Viger et de la rue St-Denis.
Autant la première neige réjouit les jeunes enfants, autant cela est une mauvaise nouvelle pour l'itinérant
Certains lieux pourraient de plus être choisis pour leur charge symbolique forte comme démontré dans la photo de l'action ci-jointe. L'escalier qui descend au bas duquel se retrouve la silhouette rappelle «les bas» susceptibles de bouleverser une vie. La présence de la rampe de l'escalier en pleine nature derrière laquelle on devine une forme humaine est paradoxale et évoque une prison (se retrouver errant l'hiver dans la nature n'est souvent pas un choix, une liberté). La grille de l'égoût rappelle ici la fin ultime de tous et chacun peu importe son statut social (idée renforcée par la fonte éventuelle de la première neige). Pourquoi ce voyage qu'est la vie ne pourrait pas se passer dans des conditions minimalement acceptables pour tous !
Initialement cette photo est prévue en très grand format et à marges perdues de façon à ce que le spectateur puisse se sentir invité à «entrer» lui-même dans l'image (par les temps qui courre personne n'est à l'abri).