Comment se soucier de la lune
Une bibliothèque de matériaux d’un autre genre créée par Lev Bratishenko, Francelle Cane, Anastasia Kubrak, Jane Mah Hutton, Marija Marić, Amelyn Ng, Bethany Rigby et Fred Scharmen
L’exploitation minière spatiale, soit l’extraction de ressources dans l’espace, est un projet qui tend à se concrétiser. En quête de minéraux rares, de métaux et d’autres matériaux, l’imaginaire sans borne créé autour d’une croissance fondée sur cette extraction a littéralement transcendé les frontières de la Terre. Ce déplacement de l’exploitation des ressources d’une Terre épuisée vers son arrière-plan « invisible » – la Lune et d’autres corps célestes – appelle à un débat urgent sur les répercussions que ce changement aura sur notre compréhension de la terre, des ressources et des biens communs.
Comment se soucier de la lune propose une lecture alternative de cinq matériaux lunaires : le régolithe, la poussière lunaire, le vent solaire, le sécobarbital et l’aluminium. En détournant les formats de la fiche technique et de l’échantillon de matériau – des documents techniques couramment utilisés en science des matériaux pour décrire leurs propriétés chimiques et mécaniques –, l’atelier évoque une bibliothèque de matériaux d’un autre type, allant au-delà de la prétendue neutralité scientifique associée à la science des matériaux. À l’inverse, il met en lumière les conditions politiques, sociales, environnementales et culturelles des matériaux, à la fois comme matière physique et forme de fiction.