Faire forte façade
Meredyth Winter s’intéresse à l’intégrité structurelle des façades prémodernes
Dans une publicité Volkswagen diffusée au début des années 2000, un homme à l’accent britannique s’adresse à la caméra sur un ton documentaire, louant les vertus de l’arche. À l’arrière-plan, un aqueduc romain semble être l’objet de son admiration. Soudainement, une New Beetle apparaît dans le plan derrière lui, s’arrêtant exactement à l’endroit où la perspective encadre son toit rond emblématique au centre d’une arche de l’aqueduc. Après une pause suffisamment longue pour que l’orateur puisse affirmer que la forme arrondie est une merveille de « force » et d’« intégrité »1, la voiture repart, échappant ironiquement à l’attention de l’orateur, mais emportant avec elle, selon l’allusion du constructeur automobile, la même fiabilité structurelle que celle de l’arche. Son design arrondi s’appuie sur une sympathie visuelle avec son référent architectural romain classique pour suggérer la sécurité et le bien-être des personnes à bord. Des stratégies analogues visant à évoquer la stabilité architecturale ont proliféré dans la pratique architecturale prémoderne, où la façade est devenue un support privilégié pour ces manifestations mimétiques. Dans le monde islamique médiéval, l’arc et son équivalent « décoratif », la niche, ont converti des structures initialement conçues pour supporter et redistribuer le poids en éléments ornementaux dotés d’une présence stable et durable dans l’environnement bâti. De même, les façades ornées de motifs en losanges simulaient des techniques structurelles de gestion des forces transversales, évoquant visuellement la défense et la protection. Ces identités multimodales de l’ornement, à la fois accrétives et allusives, agissent sur les référents structurels des formes architecturales. Elles transforment la stabilité physique de la façade en métaphore, reliant une période ou un régime à un passé glorieux tout en suggérant la promesse d’un avenir prospère.
-
L’« expert » donne au pont sans nom à l’arrière-plan une date de 145 avant J.-C., ce qui correspondrait approximativement à l’Aqua Marcia à Rome, bien que son sujet soit visiblement le Pont du Gard à Nîmes. ↩
L’arche romaine en plein cintre était une forme omniprésente dans le monde prémoderne, employée pour transmettre une impression physique et visuelle de stabilité, bien qu’elle ne soit pas la structure la plus efficace à cet égard. En effet, l’arc caténaire, avec sa forme quasi parabolique, gère bien mieux les forces verticales en convertissant la tension en compression. Ses avantages étaient déjà reconnus dans des constructions ordinaires, comme les fours. Les Sassanides exploitèrent cet arc de manière spectaculaire dans leur complexe palatial du VIe siècle, près de Ctésiphon, en Irak. La salle du trône, Taq-i Kisra, comportait une voûte en briques avec une étendue inégalée de 25,5 mètres1. Si les ingénieurs civils de l’Empire romain tentaculaire trouvaient sans doute la simplicité des calculs du demi-cercle attrayante, l’adoption de l’arc en plein cintre était délibérée, peut-être motivée par les proportions régulières et la perfection géométrique des cercles, perçus comme favorables à sa fonction structurelle. Ces associations formelles ont accompagné la diffusion de l’arc en plein cintre vers l’est, où il est devenu prédominant dans les choix architecturaux du VIIIe siècle, y compris en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, des régions qui avaient jusqu’alors privilégié l’arc caténaire pour sa stabilité supérieure et l’absence de nécessité d’un centre.
Toutefois, le pouvoir iconographique de l’arche a trouvé sa plus haute expression lorsqu’elle a transcendé sa fonction structurelle pour devenir un élément décoratif. À Ctésiphon, des arches aveugles en plein cintre, peu profondes, rayonnent autour de l’arc caténaire. Les deux murs latéraux, camouflant l’important contrefort derrière la voûte caténaire, utilisaient des arcs de décharge en plein cintre, tandis que des niches aveugles superposées, flanquées de colonnes miniatures et surmontées de culs-de-four, complétaient la composition. Ces arches familières et arrondies étaient-elles de nature à rassurer le regard par un équilibre visuel contrebalançant la monumentalité incomparable et intimidante de la voûte caténaire? Le mélange d’arches structurelles et décoratives donnait indéniablement une cohérence claire et nuancée aux multiples niveaux de la façade, tout en masquant une logique physique plus complexe. Derrière cette façade, les murs en briques s’affinaient à mesure qu’ils s’élèvent, passant d’une fondation épaisse de vingt-cinq longueurs de briques à un niveau supérieur de seulement sept longueurs. La régularité et la répétition des niches voûtées détournaient habilement l’attention de cet amincissement, qui aurait pu sembler déstabilisant à un regard non averti. Ainsi, la façade présentait aux regards la forme stable – bien qu’ornementale – de l’arc en plein cintre, renforçant visuellement l’impression de stabilité des murs. Mais à quel moment la perception visuelle de la stabilité a-t-elle pris le dessus sur sa réalité structurelle?
-
Pour plus d’informations sur la construction, voir E. J. Keall, « Ayvān-e Kesrā », Encyclopaedia Iranica III/2, 155-159, http://www.iranicaonline.org/articles/ayvan-e-kesra-palace-of-kosrow-at-ctesiphon. D’autres exemples de l’utilisation prémoderne de l’arc caténaire remontent à l’Égypte ancienne et à l’Iran, notamment les greniers du Ramesseum (XIIIe siècle avant notre ère, Égypte) et le temple du feu de Niasar (IIIe siècle, Iran). ↩
La forme semi-circulaire des niches ornementales provient possiblement des territoires romains, où les arcades étaient fréquemment utilisées pour commémorer les saints chrétiens martyrs, comme dans l’église de Saint-Siméon-le-Stylite, mettait visuellement en évidence une intégrité structurelle qui se reproduirait sous une forme distinctement islamique : le mihrab. Bien que ses connotations modernes aient mis des siècles à se cristalliser, le terme « mihrab », d’après Nuha Khoury, est apparu initialement dans la littérature comme un référent architectural évoquant la grandeur ou l’exaltation, que ce soit de manière métaphorique ou littérale, même si sa forme réelle pouvait varier1. Ce « mihrab », niche à toit arqué située dans une mosquée, finit par indiquer visuellement la qibla, la direction vers laquelle se tournent les personnes musulmanes pour prier, tandis que les mihrabs figurés ont conservé des connotations mémorielles, marquant par exemple sur une pierre tombale l’ascension vers une vie future exaltée2. Un troisième usage, moins répandu, de niches multiples de type mihrab dans l’ornementation islamique continue toutefois d’évoquer une présence stabilisante. Par exemple, des niches à plusieurs niveaux demeurent aveugles sur la façade en briques de la porte de Bagdad à Raqqa, une addition du XIe ou XIIe siècle au mur d’enceinte originel du VIIIe siècle3. Un dessin de reconstruction réalisé par l’Institut archéologique allemand montre des variations dans chaque niche trilobée, positionnée entre des frontons triangulaires et des arcs en plein cintre. Les niches trilobées reposent sur des paires de colonnes qui se prolongent jusqu’à la base de la rangée inférieure, encadrant les niches en plein cintre. Stylistiquement et matériellement importées de l’Iran seldjoukide, ces niches trilobées en brique s’inscrivent dans les tendances de l’époque4. Néanmoins, leur conception composite renvoie également à des précédents classiques. La porte de Bagdad est une rénovation d’un mur défensif datant de la fondation de Raqqa par les Omeyyades au VIIIe siècle (661-750).
-
Nuha N.N. Khoury, « The Mihrab: From Text to Form »,International Journal of Middle East Studies 30, No. 1 (1998), 1–27. ↩
-
Les sanctuaires païens et chrétiens et les niches de la Torah, entre autres, constituent des précédents pour cet usage. Voir Khoury, « The Miḥrāb » note 8, et G. Féhérvari, « Miḥrāb », Encyclopedia of Islam, deuxième édition, dir. P.J. Bearman; Nuha N. N. Khoury, dir., « The Mihrab Image: Commemorative Themes in Medieval Islamic Architecture », Muqarnas 9 (1992), 11–28. ↩
-
Pour la datation, voir Robert Hillenbrand, « Eastern Islamic Influences in Syria: Raqqa and Qalcat Jacbar in the Later 12th Century », The Art of Syria and the Jazira 1100–1250, Oxford Studies in Islamic Art 1, dir. J. Raby, Oxford, 1985, 21-48. ↩
-
Le support ne reflète probablement pas la disponibilité de la pierre, puisque des matériaux de qualité étaient disponibles en Syrie, ni ne rappelle la salle du trône sassanide, mais démontre plutôt l’influence des styles de briquetage provenant de l’Iran seldjoukide (1037-1194). La niche trilobée a également été associée à un style de trompe populaire dans l’architecture seldjoukide. Camilla Edwards et David Edwards, « The Evolution of the Shouldered Arch in Medieval Islamic Architecture », Architectural History 42, I999, 75. ↩
Les niches à colonnes à plusieurs niveaux, déjà un écho de l’Antiquité tardive, trouvent un parallèle à Anjar, une autre ville omeyyade située dans l’actuel Liban. Bien que stylistiquement distinctes, les niches de Raqqa partagent de curieuses similitudes avec la niche d’Anjar. Toutes deux adoptent un style classique, et l’arc en plein cintre logé dans le toit trilobé à Raqqa ressemble à celui d’Anjar, situé à l’intérieur d’un faux-arc triangulaire orné de motifs végétaux. Dans ce dernier cas, les vignes en épi du fronton triangulaire semblent pousser à partir de chapiteaux en forme de corbeille qui s’entrecroisent en motif losanges sculptés en profondeur. Cette réinterprétation de l’ordre corinthien rappelle les propos de Vitruve selon lesquels un panier votif garni de feuilles d’acanthe déposé sur une tombe aurait inspiré l’architecte grec Callimaque pour la conception du chapiteau1. De même, un écho de la corbeille d’acanthe subsiste à Raqqa : les lignes de mortier creusées en profondeur dans les colonnes de briques rappellent la maille tressée d’une corbeille, tandis que les arcs trilobés évoquent des feuillages.
Le répertoire décoratif des niches ornant la porte de Bagdad à Raqqa revêt une multitude de significations. Elles présentent une ambivalence ontologique qui rappelle l’imagerie apotropaïque et talismanique, que des spécialistes ont qualifiée à la fois de « slippery » [insaisissable] et de « sticky » [captivante]. L’ornement labyrinthique de la niche existante à arc infléchi correspond particulièrement bien à ces descriptions : il piège le regard dans son tracé sinueux et son apparence pseudo-calligraphique, qui évoque une incantation, comme s’il était doté d’un pouvoir capable d’influer sur les affaires humaines2. Associés à la protection et à l’éloignement des dangers, ces formes, rappellent aussi l’ornementation antique par l’arcade du niveau supérieur, créant ainsi une façade à plusieurs strates, où chaque détail renferme de multiples allusions. Finbarr B. Flood qualifie cette richesse de « formellement dense »3. La signification complexe et plurielle de la façade traduit un sens hermétique, à la fois idéalisé et ambitieux, qui rappelle une « polysémie cognitive » que Margaret Graves appelle « archimorphisme » : un cas dans lequel la représentation trouble les distinctions entre les référents fonctionnels et picturaux d’une œuvre4.
Cet assemblage texturé et plurivoque de la porte traduit la persistance de l’Antiquité dans un langage visuel propre à son époque. Pour renforcer encore la sécurité d’un mur de plusieurs mètres d’épaisseur quasiment infranchissable, des renfoncements biseautés, semblables à des meurtrières, ponctuent la façade entre ses niches. Cependant, ces renfoncements sont dépourvus des embrasures internes nécessaires pour être utilisés par des archers. En réalité, les murs colossaux étaient trop épais pour permettre de viser à travers, quand bien même il y aurait eu de véritables meurtrières. Néanmoins, la simple suggestion visuelle de la présence d’archers dissimulés accentuait l’impression d’imprenabilité. À la Taq-i Kisra, l’arcade aveugle donnait l’illusion que le mur, bien que peu épais, était profond, voire habitable; à la porte de Bagdad, les niches et les renfoncements en biseau dans les murs massifs suggéraient la présence tout aussi invisible de forces défensives cachées derrière la structure.
-
Vitruvius Pollio, « Livre IX, chapitre 1 »Vitruvius: The Ten Books on Architecture, dir. Morris Hicky Morgan, Cambridge, Harvard University Press / Londres, Humphrey Milford, Oxford University Press, 1914, secs. 9-10. [Traduit en français par Claude Perrault, Les Dix livres d’architecture [1684], Dijon, les Éditions du Raisin, 1946.] ↩
-
Persis Berlekamp, « Symmetry, Sympathy, and Sensation: Talismanic Efficacy and Slippery Iconographies in Early Thirteenth-Century Iraq, Syria, and Anatolia », Representations, No. 133 (2016), 59-109 ; Alfred Gell, Art and Agency: An Anthropological Theory, Oxford, 1998, 86. ↩
-
Finbarr B. Flood, « Animal, Vegetal, and Mineral », Representations, No. 133 (2016), 49. ↩
-
Margaret Graves, Arts of Allusion, New York, Oxford University Press, 2018, 62. ↩
À travers la visualisation mimétique de leurs fonctions structurelles, les formes ornementales islamiques prémodernes renvoient à la défense, à la sécurité, à l’imprenabilité et à la protection. Le support matériel de ces formes renforçait encore les significations accrétives et plurielles de la décoration des surfaces. Les variations des niches encastrées dans la brique à Raqqa en sont un exemple, mais les motifs en croisillons et en losanges en sont un autre. Se référant conceptuellement à la force structurelle des éléments entrelacés, ce type d’ornement possède sa propre valeur décorative. Les formes ornant les arcs aveugles du rez-de-chaussée de la porte de Bagdad s’entrelacent en nœuds visuellement impénétrables et sans fin : en arabe, ‘uqūd signifie à la fois « nœuds » et « répétitions ». À l’inverse, une vue transversale du mur plus mince de la façade de la Taq-i Kisra révèle un agencement purement structurel et utilitaire de feuillages entrelacés. Les tailleurs de briques de Ctésiphon veillaient à maximiser la surface de chevauchement entre les rangées horizontales et les feuilles verticales, afin d’optimiser le frottement superficiel possible, et ainsi limiter la rotation due à la compression, tout en augmentant la résistance à la traction. Pour y parvenir à Ctésiphon, les artisans ont conçu un appareillage en panneresse où les feuilles des rangs successifs chevauchent environ deux tiers de la longueur des briques. Le résultat visuel est un subtil effet de chevrons.
Les spécialistes contemporains de la science des matériaux soumettent les modèles d’appareillage des briques à des tests sous contrainte, pour déterminer leurs taux de défaillance lors de simulations de forces verticales appliquées ou trouver des moyens d’intégrer la nouvelle maçonnerie dans des architectures patrimoniales, notamment dans des zones sismiques1. L’appareillage simple en panneresse s’avère systématiquement plus performant que celui à chevrons dans la maçonnerie à simple paroi, quelle que soit la charge. Cependant, lors des tests de résistance à la traction face aux forces transversales et radiales, c’est l’appareillage dit « anglais » qui montre la plus grande résilience2. En surface, l’appareil à l’anglaise ressemble à l’appareillage en panneresse simple, mais il oriente certaines briques de sorte que l’extrémité courte soit orientée vers l’extérieur à intervalles réguliers. Le côté long de ces briques atteint deux parois ou plus de profondeur, s’entrelaçant avec d’autres. La section transversale de l’appareillage à l’anglaise ressemble donc beaucoup au motif à chevrons que l’on observe dans les murs latéraux de la Taq-i Kisra.
-
Voir Shipeng Chen et Katalin Bagi, « Crosswise tensile resistance of masonry patterns due to contact friction », Proceedings of the Royal Society A 476, No. 2240 (2020); Gianni Bartoli, Michele Betti, Antonino Maria Marra et Silvia Monchetti, « A Bayesian model updating framework for robust seismic fragility analysis of non-isolated historic masonry towers », Philosophical Transactions of the Royal Society A 377, no. 2155 (2019). ↩
-
Ferenc Szakály Zsolt Hortobágyi et Katalin Bagi, « Discrete Element Analysis of the Shear Resistance of Planar Walls with Different Bond Patterns », The Open Construction and Building Technology Journal (2016). ↩
De même que pour l’arc, les attributs visuels des motifs en chevrons permettaient de traduire visuellement leur intégrité structurelle. Le chevron et son pendant en miroir, le losange, étaient très répandus dans l’Iran seldjoukide, où la maçonnerie décorative connaissait une grande popularité. Les façades des tours funéraires, depuis les tours de Kharraqhan (1067-1068 et 1093) jusqu’au Burj-i Ali Abad (vers 1300), intégraient des motifs entrecroisés qui soulignaient les principes de la maçonnerie structurelle. En Irak et en Syrie, ces motifs étaient souvent enrichis par la superposition ornementale de surfaces, intégrant des niches et d’autres éléments référentiels. Le briquetage du minaret de la mosquée al-Nouri (1170-1072, Mossoul), aujourd’hui détruit, qui s’élevait au-dessus d’une base en arcades, illustrait la manière dont les losanges et les croisillons pouvaient renvoyer à de multiples référents : tissages, corbeilles, abstractions géométriques. Au mausolée de Zumurrud Khatun (1193, Bagdad), des niches voûtées surmontent des tympans triangulaires sans fonction structurelle apparente. Le deuxième niveau présente des panneaux décorés de motifs imbriqués, tandis que des losanges articulés en zigzag ornent le dernier niveau.
Dans chaque structure, l’apparent assemblage d’éléments pastiches semble suivre une logique limitée, si ce n’est celle de la « densité formelle » qui, comme nous l’avons vu plus haut, magnifie la puissance des formes ornementales individuelles grâce à une consciencieuse stratification visuelle de leurs significations. Ces formes conservent la puissance de leur fonction d’origine, même lorsqu’elles sont représentées de manière purement picturale. D’une certaine manière, les attributs physiques de la forme étaient immatériels, malgré les changements de style et de dimensions. À d’autres égards, elles ont clairement exploité les conditions structurelles qui ont conféré à ces formes leur robustesse initiale. Quelles que soient leurs variations, des formes telles que l’arc ou le chevron semblent posséder une intégrité structurelle intrinsèque, encore perceptible dans l’ornementation. Il est impossible de mesurer l’efficacité exacte de ces approches prémodernes destinées à rassurer quant à la sécurité, la solidité ou l’intégrité, mais leurs stratégies continuent d’influencer les perceptions modernes de la sécurité. Le spot publicitaire de Volkswagen, par exemple, fait appel à des stratégies similaires – le précédent historique, l’association sympathique, la correspondance entre le physique et le figuratif, et même l’idée de contagion – pour susciter un sentiment de fiabilité, plus que pour le garantir véritablement. La rhétorique visuelle entourant la sécurité structurelle, que ce soit dans le monde islamique prémoderne, dans la publicité pour la New Beetle ou ailleurs, soutient et renforce sa propre logique en superposant des formes et des associations de force et de stabilité. Plus longtemps ces formes – l’arc, le losange, le chevron – étaient associées, plus elles se forgeaient une réputation d’efficacité, menant ainsi à leur réutilisation. Peut-être avons-nous aujourd’hui dépassé ces hypothèses formelles, mais à quelle fréquence évaluons-nous réellement les fondements de la confiance que nous plaçons dans les structures que nous habitons, et les manières dont nous supposons qu’elles nous protègent?