L’architecture de l’extraction est souvent éphémère et peu visible, mais elle remodèle des paysages et des vies entières. Après la « découverte » de vastes réserves de pétrole et de gaz naturel dans le nord de la Sibérie occidentale, des bâtiments mobiles ont été mobilisés pour loger des vagues d’ouvriers du pétrole, d’arpenteurs-géomètres et d’équipes de construction. Des blocs-caisses, des wagons en forme de tonneaux et des baraquements préfabriqués sont arrivés par rail, mer, camion ou hélicoptère, déposés sur des territoires utilisés depuis longtemps par les Khanty et les Nenets pour l’élevage et la chasse. Qu’advient-il de l’architecture lorsque des colonies émergent rapidement en réponse à l’extraction des ressources par l’État? À travers une sélection d’objets de la collection du CCA, Ksenia Litvinenko explore la manière dont l’urbanisme fly-in/fly-out et les bâtiments portables ont façonné les régimes de travail et la dépossession des autochtones dans le Nord soviétique, en les comparant à des développements parallèles dans l’Arctique canadien à la fin de la guerre froide.

Cet événement est gratuit et ouvert au public, mais le nombre de places étant limité, l’inscription est obligatoire. L’entrée au musée est incluse dans l’inscription.

Ksenia Litvinenko est une historienne de l’environnement bâti spécialisée dans l’architecture et l’urbanisme soviétiques. Elle a obtenu son doctorat en architecture à la University of Manchester en 2023 et est actuellement chercheuse postdoctorale Walter Benjamin à la Leibniz Institute for Research on Society and Space à Erkner, en Allemagne.