Marco De Michelis
Università Iuav di Venezia, Italie
Les jugements sévères de l’architecture de Rudolf M. Schindler par Henry Russell Hitchcock et Philip Johnson sont bien connus. Hitchcock a dit du travail de Schindler qu’il a révélé une « vitalité immense » qui semblait en général conduire à des « effets arbitraires et brutaux. » Johnson n’a pas jugé le travail de Schindler digne d’être inclus dans l’exposition de 1932 au Museum of Contemporary Art de New York, parce qu’il ne reflétait pas les caractéristiques essentielles du style international. Schindler a en effet été relégué aux marges des grandes tendances de l’architecture internationale du XXe siècle. Il en résulte une appréciation insuffisante des qualités uniques de son travail, marqué d’une part par l’effort d’établir la prédominance des préoccupations spatiales sur celles relatives à la construction et à la tectonique, et d’autre part par une recherche minutieuse des origines de la modernité architecturale.
Joseph Rykwert
University of Pennsylvania, États-Unis
À l’ère du « paperles office », le bureau sans papier que l’ordinateur a introduit, il semble nécessaire de vouer à la place du dessin dans la création des bâtiments une attention renouvelée et pointue – parce que le dessin n’est pas simplement une activité expressive mais aussi une activité cognitive. Le sculpteur anglais Eric Gill écrit à propos d’un enfant faisait de très beaux dessins; lorsqu’on lui a demandé pourquoi ils étaient si bons, l’enfant a dit: « D’abord je pense et puis je dessine ma pensée .» Gill contraste cette réponse à celle de l’étudiant en art : « D’abord je regarde et puis je dessine mon regard. », puisque ce que l’on penses n’aurait jamais entrée notre pensée si nous ne l’avions pas d’abord regardé. Le regard et la pensée sont étroitement interdépendants.
Mais l’aphorisme de Gill est utile si l’on veut comprendre pourquoi le dessin est un processus essentiel, qui a donné son nom à un grand champ de l’activité humaine, les « arti del disegno », « les arts du dessin » – malheureusement appelé en anglais « visual arts », les arts visuels, divorçant ainsi le dessin de l’intention. La langue française a fait de même au XIXe siècle : le nom dessin est dérivé du verbe dessiner, et séparé de dessein, défini par le dictionnaire de l’Académie comme « intention de faire quelque chose, projet, résolution. » C’est le dessein du dessin qui m’intéresse – l’intention du dessinateur envers une fin autre que le dessin en soi : une peinture, une sculpture, un bâtiment. Le dessin comme la déclaration d’une intention envers un objet autre que lui-même.
Anthony Vidler
Cooper Union, États-Unis
Le sort de la polis, ou ville idéale, de Platon a hanté presque toutes les tentatives d’envisager des sociétés utopiques et leurs environnements adéquats, depuis la mort du philosophe jusqu’à nos jours. J’ai toujours été fasciné par ce qui semble pousser les architectes à créer un modèle de ville idéale qui informe, encadre et contextualise didactiquement leur travail à toutes les échelles. Les modèles urbains considérés idéaux depuis la Renaissance ont été sous le feu de la critique dans la seconde moitié du XXe siècle, en tant qu’exemple de l’arrogance de l’architecte; en tant qu’imposition indésirable sur la ville existante et sur la société. Cependant, malgré leur attitude critique envers les effets du modernisme idéal, le nouvel urbanisme et le postmodernisme pastiche sont également en proie à une fausse nostalgie et ouverts aux caprices du kitsch immobilier.
En abordant la question de Platon, je souhaite rouvrir la question d’une utopie nécessaire, par conviction que l’état actuel de la pensée urbaine exige plus que le scepticisme envers les grands schèmes; plus que ce qu’on appelle une attitude post-critique semblant n’être rien de moins que l’accommodement des contraintes du réel; et plus que la nostalgie impossible d’un passé confortable qui n’a du reste jamais existé, et qui n’est en outre rien de plus qu’un renforcement des divisions de classe, d’ethnicité et de statut économique.
Le programme pour boursiers et chercheurs principaux de la fondation Mellon du CCA a été mis sur pied en 2001 afin d’encourager la recherche de pointe en histoire et en philosophie de l’architecture. Grâce au généreux concours de The Andrew W. Mellon Foundation, le CCA a invité des chercheurs réputés pour des résidences d’un à huit mois, se terminant par une conférence publique.
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