Les individus agissent comme leurs propres historiens, en masquant certaines histoires et en mettant l’accent sur d’autres. Mais à l’échelle des nations et des cultures, et surtout dans cette époque de la mémoire numérique omniprésente, il est devenu plus difficile d’oublier. S’appuyant sur la question de l’histoire et de ses usages, soulevée par des expositions comme Apprendre aux architectes : quatre cours de Kenneth Frampton et L’histoire, par ailleurs : Go Hasegawa, Kersten Geers, David Van Severen, nous accueillons des invités spéciaux comme Evgeny Morozov, Craig Hodgetts et Johannes Grenzfurthner qui nous proposent des actes d’amnésie de masse — des effacements précis et universels d’un lieu, d’une personne ou d’une idée de notre mémoire collective. Quelles forces pourraient être relâchées, et quelles nouvelles idées pourraient émerger de l’oubli productif?

Sophia Roosth est professeure agrégée Frederick S. Danziger au département d’histoire des sciences à l’Université Harvard. Dans ses recherches, elle examine comment la biologie se transforme à une époque où les chercheurs bâtissent de nouveaux systèmes biologiques afin d’analyser le fonctionnement de cette science. Elle a publié Synthetic: How Life Got Made, ouvrage dans lequel elle interroge ce qu’il advient de la « vie » en tant que catégorie conceptuelle lorsque convergent expérimentation et fabrication. Roosth prépare actuellement à un ouvrage intitulé The Quick and the Dead, récit de voyage historique et ethnographique dans le monde des géobiologues contemporains, qui cherchent d’anciennes formes de vie microbienne comme les formes fossilisées dans la pierre.

Cette conférence fait partie de la série Venez oublier.