Joignez-vous à Emily Doucet, Gökçe Günel et Yosuke Nakamoto, boursiers 2024 du CCA-WRI, le mardi 6 août, alors qu’ils partageront leurs recherches dans le cadre de Au-dessus/en dessous/entre les deux : la lumière sur une planète endommagée. Convoqué conjointement par le CCA et le Window Research Institute basé à Tokyo, ce programme de bourses de recherche de trois ans a débuté en 2022. Cet été, les trois boursiers 2024 du CCA-WRI ont passé du temps au CCA à interroger un troisième élément de la diffusion de la lumière dans nos sociétés solaires : la condition de l’« entre-deux ». L’« entre-deux » désigne un ensemble spécifique de phénomènes qui se manifestent entre l’atmosphère et la terre, et qui reflètent l’état de la Terre en tant qu’environnement dépendant du soleil. Il s’agit, par exemple, des niveaux croissants de pollution de l’air à travers le monde, qui deviennent une préoccupation majeure pour les activités humaines quotidiennes dans les villes. L’« entre-deux » contient également les séquelles chimiques de la combustion du carbone, de la production industrielle et des incendies de forêt. La pollution de l’air devient ainsi un phénomène qui génère une série de pratiques d’atténuation, des investissements dans les transports publics aux technologies industrielles vertes plus largement.

Au cours de la première moitié du symposium, les boursiers parleront de leurs projets de recherche individuels, qui portent sur les infrastructures d’extraction soutenant le développement des technologies photographiques et sur la production d’énergie à partir de l’environnement.

Doucet partagera ses recherches sur le développement du réseau mondial d’installations de fabrication et de finition d’Eastman Kodak à la fin du XIXe et au XXe siècle, en mettant l’accent sur la manière dont l’architecture des installations de Kodak a été adaptée aux climats locaux, aux architectures régionales et aux infrastructures, y compris, et souvent surtout, à la négociation de la lumière et de ses absences.

En s’appuyant sur un travail ethnographique, Günel montrera comment les formes d’accumulation d’énergie offshore se développent au Ghana en s’interrogeant sur ce qui constitue des infrastructures énergétiques non linéaires, et plus particulièrement sur le rôle que les centrales électriques flottantes, dont beaucoup sont détenues et gérées par des Turcs, jouent en Afrique de l’Ouest.

Enfin, M. Nakamoto abordera les possibilités matérielles et énergétiques qu’offre le sel à travers les seuils territoriaux, économiques et climatiques. Son projet de recherche plus large s’intéresse au développement historique du sel, à sa marchandisation et à sa dépendance mutuelle avec la lumière du soleil afin de reconsidérer la configuration de notre environnement par rapport aux sources d’énergie alternatives.

Dans la seconde partie du symposium, Doucet, Günel et Nakamoto seront rejoints par les membres du comité CCA-WRI Yoshiharu Tsukamoto (cofondateur de l’Atelier Bow-Wow et professeur à l’Institut de technologie de Tokyo), Daniel Barber (titulaire de la chaire d’histoire et de théorie de l’architecture à l’Université de technologie d’Eindhoven) et Masatake Shinohara (professeur associé à l’École supérieure d’études intégrées avancées sur la survie humaine de l’Université de Kyoto), qui présenteront leurs projets de recherche, Graduate School of Advanced Integrated Studies of Human Survivability, Kyoto University) qui présenteront leurs projets de recherche, ainsi que par Tadashi Ushimaru (directeur, WRI), Marie Sasago (responsable de programme, WRI), Akiko Tsukamoto (administratrice principale de la recherche, WRI) et Giovanna Borasi (directrice, CCA).

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Emily Doucet est rédactrice, éditrice et historienne de la photographie et de la culture visuelle, basée à Tiohtià:ke/Montréal. Après avoir obtenu un doctorat en histoire de l’art de l’Université de Toronto en 2020, elle a bénéficié de bourses postdoctorales au département d’histoire de l’art et d’études en communication de l’Université McGill, à l’Institute of Advanced Study in the Humanities à Essen, en Allemagne, et au Image Centre de l’Université métropolitaine de Toronto. Son premier livre, Inventing Nadar : A History of Photographic Firsts, sera publié par Duke University Press en 2026.

Gökçe Günel est professeur associé d’anthropologie à l’université de Rice. Elle est l’auteur de Spaceship in the Desert : Energy, Climate Change, and Urban Design in Abu Dhabi (Duke University Press, 2019). Ses travaux portent sur la transformation des villes face aux défis liés à l’énergie et au changement climatique. Gökçe Günel est co-auteur de « A Manifesto for Patchwork Ethnography » (2020) et co-dirige Patchwork Ethnography.

Yosuke Nakamoto est un architecte et un chercheur basé à Zurich. Il est aussi membre du corps enseignant du département d’architecture de l’ETH Zürich. Élevé entre Bangkok, Tokyo et Londres, il a étudié à la TU Wien, à l’Accademia di architettura di Mendrisio et à l’ETH Zürich. Il a acquis une expérience pratique chez Adolf Krischanitz à Vienne, EMI Architekten à Zurich et Staufer & Hasler Architekten à Frauenfeld. Ses recherches s’articulent autour de l’échange interculturel d’idées sur une série de sujets tels que les changements de structures sociétales et leur impact sur l’environnement bâti, les formes d’éducation et l’implication des rituels ruraux dans les structures urbaines. Parmi les publications récentes, citons « Learning Architecture » dans Cartha Magazine, « Optimism or Bust ? » dans Oase 114, et « Silence » dans trans 43.