$10.00
(disponible sur commande)
Résumé:
« Je proviens d’une longue lignée de femmes-repas. Dès la petite enfance, mon appétence m’a fait remarquer. Ma grand-mère et ma tante m’offrent tout ce que j’aime au petit-déjeuner. «Mange, Annie, mange!» somment-elles, sincèrement ravies et impressionnées par la quantité de nourriture que je peux avaler. Je n’ai jamais su dire «non». ~ Fière de manger « comme un homme(...)
Annie Descôteaux : Ad nauseam
Actions:
Prix:
$10.00
(disponible sur commande)
Résumé:
« Je proviens d’une longue lignée de femmes-repas. Dès la petite enfance, mon appétence m’a fait remarquer. Ma grand-mère et ma tante m’offrent tout ce que j’aime au petit-déjeuner. «Mange, Annie, mange!» somment-elles, sincèrement ravies et impressionnées par la quantité de nourriture que je peux avaler. Je n’ai jamais su dire «non». ~ Fière de manger « comme un homme », je m’interroge : la ripaille serait-elle réservée aux chasseurs et aux chefs cuisiniers désirant faire montre de leur virilité, laissant les troubles alimentaires, et donc les maladies mentales, aux femmes ? ~ Si le fait de manger est d’abord une fonction biologique, quand et pourquoi la gourmandise intervient-elle ? Est-ce donc le symptôme d’une nature ardente, d’une sensualité débridée qui n’a trouvé aucun autre vecteur : un onanisme de l’estomac? Ou plutôt la peur ancestrale du manque et de la famine, évoquée par ma mère, élevée dans les faubourgs populaires de Saint-Henri? Est-ce une conséquence de la tristesse inconsolable d’exister? Dégoûtée à l’avance de ce corps dont je renie la matière, j’ai développé une tendance à m’abîmer dans l’excès… ~ L’équilibre entre la réplétion et la culpabilité qui s’ensuit se négocie mal. Le corps s’est emballé, a réclamé sa part de jouissances et de sensations fortes. Lorsqu’il se sera reposé, il demandera à recommencer parce qu’il s’ennuie. Entre la bombance et la salade étuvée, la beuverie et l’eau minérale, je choisis indéniablement le plat de résistance et la bouteille de vin. Ad nauseam!»