Nous vous invitons à redécouvrir votre environnement urbain. Les projets originaux ici exposés illustrent d’autres façons de projeter la ville et de penser la réalité urbaine.
Pour concevoir notre espace urbain, nous ne pouvons plus nous fier aux canons de l’urbanisme « moderne ». Celui-ci organisait les activités prédominantes de la vie humaine en trois catégories – habitation, travail, loisir – éléments d’une mécanique parfaite axée sur le contrôle du zonage et du déplacement.
Cependant, dès les années soixante et soixante-dix, des urbanistes et architectes ont tenté d’établir des liens entre l’idéal architectonique et la réalité quotidienne, pour favoriser la participation des citoyens à la genèse de la ville. Des pratiques qui avaient alors fait une brève apparition avant de s’éteindre, ressurgissent aujourd’hui sous des formes neuves, aux endroits et dans les circonstances les plus inattendus.
Actions : Comment s’approprier la ville présente des projets qui tentent des modes de vie inédits et surprenants, réinventent notre quotidien, ou réoccupent les espaces urbains. Les innombrables actions qui réinterprètent ici l’urbanité s’articulent autour de la marche, du jeu, du recyclage et du jardinage comme vecteurs de changement : par la marche, habiter notre environnement urbain d’une manière plus pertinente, et rétablir des rapports sociaux ; par le jardinage, agrémenter le territoire urbain et donner un nouveau sens à la notion de production ; par le recyclage, assumer une fois pour toutes les déchets que notre société produit ; par le jeu, s’approprier la ville de manière inattendue et créatrice, à la fois dans sa dimension physique et sociale.
Ces actions ne visent pas à faire advenir une nouvelle utopie, pas plus qu’elles ne prétendent offrir de solutions péremptoires ou univoques. Elles explorent plutôt comment établir de nouvelles priorités et valeurs dans notre société, en provoquant une « turbulence productive » et en s’appuyant sur une dimension éthique élargie, fondée sur l’engagement personnel des individus et des communautés qui les proposent. Si, comme le disait Aldo van Eyck, « l’imagination... est la faculté par excellence qui permet de déceler le changement », nous ne pouvons pas manquer de constater qu’une grande transformation est déjà à l’œuvre sous nos yeux.
Lancé par le Centre Canadien d’Architecture (CCA) en 2007, Actions : Comment s’approprier la ville est un projet de recherche qui a pris la forme d’une exposition présentée au CCA (Montréal, 2008), à la Graham Foundation (Chicago, 2009) et à la X Bienal de Arquitetura (São Paulo, 2013), ainsi que d’une publication et d’un site Web.
Actions : comment s’approprier la ville est organisée par Giovanna Borasi, conservatrice de l’architecture contemporaine, et Mirko Zardini, directeur du CCA et conservateur en chef; ils ont reçu l’aide de Lev Bratishenko, Meredith Carruthers, Daria Der Kaloustian et Peter Sealy.
Andrea Sala, de Milan, a conçu le design de l’exposition à Montréal et à Chicago, et le design graphique pour les trois expositions, incluant la présentation des brochures, est l’œuvre de Project Projects, New York.
Le site Web a été créé par l’agence montréalaise Bluesponge; sa direction artistique a été confiée à Marian Kolev, et le concept est signé Mouna Andraos.
Le livre Actions : comment s’approprier la ville a été publié par SUN, Amsterdam, et est diffusé par Idea Books.
Le CCA remercie chaleureusement pour leur soutien le Ministère de la Culture et des Communications, le Conseil des Arts du Canada, La Graham Foundation for Advanced Studies in the Fine Arts, le Conseil des arts de Montréal, le Ministère du Patrimoine canadien, ARCOP et Hydro-Québec.
