André Guillerme s’attache à la question des transports urbains au début du XX^e siècle. Depuis sa création, l’automobile a introduit un élément de confusion dans le trafic urbain. Elle a ses partisans comme ses détracteurs. Pour offrir une vitesse toujours accrue, elle exige un parcours sans obstacles, sans piétons, sans chevaux, sans vélos, sans poussière : d’où l’autoroute imaginée dès 1904. Avec son bruit, sa fumée et sa vitesse, la voiture effraie autant le citadin que le campagnard; elle est dangereuse et, souvent, elle peut tuer. Dès les années 1910, les autorités municipales cherchent à éviter la congestion de leurs rues commerçantes en contrôlant le trafic au moyen de règlements et d’un code de la route, de même qu’en séparant les divers modes de transport. Autour des années 1930, il est maintenant nécessaire d’avoir la permission de conduire vite, ainsi que d’enseigner aux enfants à se méfier des voitures.

André Guillerme est titulaire de la chaire d’histoire des techniques au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM Paris). Ingénieur et historien, il est spécialiste de l’histoire de l’environnement urbain et auteur de nombreux ouvrages, dont Les temps de l’eau : la cité, l’eau et les techniques (1983), couvrant la période allant du III^e au XIX^e siècles, Bâtir la ville : révolutions industrielles dans les matériaux de construction, France–Grande-Bretagne, 1760-1840 (1995), Dangereux, insalubres et incommodes : paysages industriels en banlieue parisienne, XIXe^e- XX^e siècles (2005), tous publiés par Champ Vallon à Paris.

André Guillerme était Chercheur Mellon du CCA en 2006.