Le chercheur en résidence Spyros Papapetros présente sa recherche.

Des sociétés spiritualistes au jeune art animé de la cinématographie, les environnements spatiaux du début du vingtième siècle en Europe sont habités par des esprits omnipotents. On imputait aux artefacts, aux bâtiments, à des villes entières des déterminismes psychiques que les sujets métropolitains refusaient de s’attribuer à eux-mêmes. Cette crise d’identité collective se propage au domaine culturel censé être inébranlable et solide, c’est-à-dire à l’architecture. Une des conséquences principales du mouvement moderniste, qui a été en grande partie passée sous silence par l’historiographie architecturale, est l’outrage implicite quoique majeur, commis contre ces éléments essentiels que soient l’«éternité» et la «stabilité» censés être incorporés dans les monuments architecturaux. Autrefois vénérés, les bâtiments historicistes et vernaculaires des siècles précédents ont été méprisés sur le plan culturel, inquiets pour leur avenir et amers quant à leur rôle indigne avant le progrès de la modernisation. Les vieux bâtiments ont alors repris vie, menaçants et vengeurs face aux injustices dont ils avaient fait l’objet. C’est à ce moment clé que l’animation joyeuse et l’animisme éthéré des rêves et des contes de fées prennent la forme de l’animosité sombre qui fomente les actions de toute une époque et réanime la fureur archaïque à l’origine de ce que nous appelons le modernisme.

Spyros Papapetros, Ph.D. de l’université de Californie, à Berkeley; AAGradDipl en histoire et théorie de l’Architectural Association School of Architecture de Londres; Architecte diplômé de l’Université technique nationale d’Athènes. Spyros Papapetros a terminé un programme doctoral interdisciplinaire en Théorie et historiographie de l’art et de l’architecture dans les départements d’architecture, d’histoire de l’art, d’histoire, de rhétorique, d’études germaniques et cinématographiques de l’Université de Californie à Berkeley en septembre 2001. Avant son arrivée au CCA, il était boursier de la fondation J. Paul Getty en résidence aux Warburg et Courtauld Institutes de Londres. À l’automne 2003, il deviendra membre du corps professoral du département d’architecture de l’université Princeton.

Spyros Papapetros était chercheur en résidence au CCA en 2002-2003.