Comment ne pas faire de dégâts

Josef Hoffman, Fabrik. Jouet contenant un ensemble de blocs de construction, vers 1920

Chaque édifice est un trou béant de matériaux arrachés à la Terre, à l’origine de l’empoisonnement des eaux et la destruction d’habitats. Chaque édifice est une expiration géante de CO2. Chaque édifice est une machine à user les corps, d’abord exigeant l’effort des travailleurs de l’architecture et de la construction, et ensuite celui du personnel de nettoyage et de maintenance. Chaque édifice incarne la promesse de gentrification et de déplacement, d’éviction et de saisie, des obligations de la dette et de l’hypothèque, et de la perpétuation de l’oppression. Chaque édifice s’impose sur les vies humaines et non humaines. Chaque édifice empêche l’existence d’autres choses—que ce soit pour un moment ou pour toujours.

Ces vérités douloureuses émergent plus clairement dans la profession d’architecte en raison d’un désir intense, plus prononcé parmi la jeune génération et les praticiens engagés de répondre à la honte des catastrophes sociales et spatiales entremêlées. Ne pas faire de dégâts.

Mais l’instinct solutionniste de la profession est fort; du travail de prévention aux plans de réhabilitation, et des stratégies de réutilisation aux solutions techniques onéreuses, les conversations rassurantes abondent. Pendant que quelques-uns cherchent le réconfort dans les algues imprimées en 3D, les maisons hyperconnectées à consommation nulle, les réductions d’émission de carbone, ou les villes entièrement alimentées en énergie solaire, d’autres voient le salut dans les groupes de travail sur la diversité et l’inclusion, renommant les rues coloniales, ou en consultant la communauté. Mais, bien que beaucoup poussent vers une architecture plus responsable, l’industrie poursuit son entreprise destructrice, désormais souvent sous couvert de la durabilité et de la responsabilité. Dans son « Oath for Architects and Planners », le praticien pakistanais Arif Hasan l’explique: « Je ne ferai pas de projets qui irrémédiablement endommagent l’écologie (…) Je ne ferai pas de projets qui accroissent la pauvreté, déplacent les populations (…) Je ne ferai pas de projets qui séparent les classes dans l’espace public (…). » Ses mots portent la promesse d’une pratique éthique de l’architecture. Une pratique qui limite les dégâts. Qui ne fait pas de dégâts. Mais est-ce seulement possible?

Pendant trois semaines (intenses), en ligne et à Montréal, des participants à la résidence feront des entrevues avec des architectes, des activistes, des scientifiques, et des penseurs critiques dont les pratiques suggèrent de nouveaux engagements éthiques avec le dégât au cœur de l’architecture. La résidence posera les questions suivantes : peut-il y avoir des constructions sans dégâts? Combien de dommages peut-on tolérer en construisant? Que signifie “tolérer” et qui décide? Existe-t-il une voie de sortie?

Nous produirons une publication en ligne, le journal illustré d’un architecte à l’éthique en crise qui évalue les stratégies contemporaines pour séparer ce qui est prometteur de ce qui n’est que de la triche. Une quête honnête des voies à suivre sans savoir précisément où elles pourraient mener.

Participants

Amélie de Bonnières (Le Cap, Afrique du Sud) Bailey Morgan Brown Mitchell (Stillwater, Oklahoma, États-Unis) Loránd Mittay (Berlin, Allemagne) Mariana Meneguetti (Rio de Janeiro, Brésil) Marianna Janowicz (Londres, Royaume-Uni) Samarth Vachhrajani (New Haven, Connecticut, États-Unis) Sophie Weston Chien (Cambridge, Massachusetts, États-Unis) Swati Janu (Delhi, Inde)

Depuis 2018, la résidence annuelle du « Comment… » du CCA a produit des interventions dans des activités para-architecturales telles que la publication (Comment ne pas faire un magazine d’architecture), le curatorial (Comment ébranler le public), et les récompenses (Comment récompenser et punir). La résidence a été conçue comme une plateforme pour concevoir rapidement des outils en réponse à des besoins ou opportunités spécifiques, et en 2022 elle introduit un cycle de trois ans, centré sur l’accélération des changements dans la pratique architecturale, en commençant avec des architectes hybrides (Comment ne pas devenir un promoteur).

« Comment ne pas faire de dégât » est conçu par Lev Bratishenko, conservateur, Public, CCA, et Charlotte Malterre-Barthes, Professeure assistante en Design urbain, Harvard GSD.

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