La bourse de recherche « L’architecture comme sujet d’intérêt public » 2025-2026 cherche à approfondir les questions qui ont guidé ses deux premières éditions : à qui s’adresse ce travail? Et où aboutit ce travail? Notre appel à projets de 2025 met en avant la manière dont nous construisons des relations à travers la recherche, la pratique et la spéculation architecturales. Il s’agit d’un effort délibéré pour réfléchir à notre façon de vivre ensemble dans ce présent tendu et chargé. Nous posons la question suivante : comment construire des relations?

La relation est un concept essentiel et un domaine urgent de la recherche architecturale publique qui touche à l’anthropologie culturelle, aux études autochtones, aux études postcoloniales ainsi qu’à d’autres domaines de recherche connexes, et qui n’a pas encore fait l’objet de résolutions et d’engagements poussés dans la recherche liée à l’environnement bâti. L’architecture a le pouvoir et la responsabilité de créer des modalités relationnelles uniques : entre des groupes de personnes, entre les personnes et les mondes non humains, entre l’architecture et les écologies, et entre plusieurs localités reliées par des réseaux d’abondance et de collectivité.

La relation désigne un processus de responsabilité et de réciprocité. Elle implique un cycle relationnel consistant à donner, recevoir et se réunir. Les notions de pensée archipélagique, de « différence infinie » et de créolisation développées par Édouard Glissant ont le potentiel de souligner la relation entre les identités et les savoirs liés au territoire, tout en préservant leur droit à des expériences d’intégrité plus éloignées géographiquement qui se distinguent des discours dominants sur la mobilité et la connexion fluides et sans entraves. Pouvons-nous construire les relations autrement?

La bourse de recherche « L’architecture comme sujet d’intérêt public » est uniquement overt aux membres du Réseau de recherche du CCA, qui pourraient faire valoir les relations dont leurs projets de recherche ont besoin pour se concrétiser, par exemple davantage de temps consacré à des rencontres sur le terrain ou l’attribution d’ honoraires en guise de reconnaissance du travail des chercheurs non traditionnels dans un processus de recherche donné. La bourse devrait avoir pour ambition d’entretenir des relations fondées sur la durée. Le maintien de ces relations suggère une formation du savoir similaire à celle des « archives » traditionnelles, mais allant au-delà : un espace de pérennité où les relations se forgent, se refont, évoluent et perdurent. Les archives de ce type peuvent être diffuses et éphémères, se cristallisant autour de pratiques terrestres telles que, selon les travaux de Robyn Davignon au Sénégal et au Mali, l’exploitation minière artisanale et les connaissances rituelles souterraines; ou elles peuvent être plus théoriques et suivre les relations que l’architecture tisse entre les différents sites de lutte décoloniale. Il s’agit de relations de survie et d’endurance, qui laissent souvent entrevoir un avenir où une certaine forme de souveraineté garantit la pérennité d’une communauté.

Les membres du Réseau peuvent utiliser les fonds de la bourse (3 500 CAD) pour faire avancer des projets collaboratifs ou individuels, nouveaux ou existants, axés sur la relation et la capacité de médiation de l’architecture. Ces projets peuvent adopter n’importe quel format (expositions, livres, rapports, etc.), porter sur n’importe quelle période ou zone géographique, et s’inscrire dans plusieurs contextes institutionnels et/ou para-institutionnels. L’objectif de cette bourse est d’être ouverte et inclusive dans la détermination des modes de relation nécessaires aujourd’hui. Les organisations communautaires, les représentants et les particuliers peuvent s’associer aux membres du Réseau de recherche du CCA.

Les lauréats de la bourse « L’architecture comme sujet d’intérêt public » 2025-2026 doivent avoir suffisamment progressé dans leur projet pour partager leurs idées lors de la conférence de lancement de la recherche d’été du CCA en juin 2026.

Les projets pourraient aborder des thèmes et des questions tels que :

• Relations et formations de savoirs fondés sur le temps ou le territoire
• La relation comme mouvement vers l’opacité et l’autodéfinition
• La relation en tant que construction sociale et historique
• Relations et politique de la responsabilité

Une seule bourse est disponible pour 2025. Les candidatures (en anglais ou en français) doivent inclure :

• une proposition (750 mots) expliquant en quoi le projet de recherche est lié au thème « Comment pouvons-nous construire des relations? ».
• un curriculum vitae : les co-candidats doivent joindre les CV de tous les membres du groupe et décrire le rôle respectif de chaque participant
• une courte biographie (80 à 100 mots) : les co-candidats doivent joindre une courte biographie de tous les membres du groupe

Les candidats à la bourse L’architecture comme sujet d’intérêt public 2025 sont invités à soumettre leur candidature en ligne via le portail de candidature du CCA.

Date limite: 15 décembre 2025 (11h59 de l’EST)

Le comité de sélection 2025 comprend le comité directeur du Réseau de recherche du CCA (Arièle Dionne-Krosnick, Nokubekezela Mchnu, Anooradha Siddiqi, Pelin Tan et Huda Tayob) ainsi que Rafico Ruiz, directeur associé, Recherche au CCA.

2024-2025:
Sam Carter-Shamai
“H.E.R.E. (Homecoming Equity + Regenerative Encounters)”

2023-2024:
Serena Dambrosio, Nicolas Diaz et Marina Otero
“Wetland Communities and Data Infrastructure in Quilicura, Santiago de Chile”