L’exposition Robert Burley : La disparition de l’obscurité présente une série de photographies de l’artiste canadien Robert Burley documentant la disparition des industries de produits photographiques traditionnels en réponse à l’impact des nouvelles technologies. Depuis 2005, la mutation de la technologie photographique, qui est passée de l’analogique au numérique, entraîne la disparition des procédés photographiques manufacturés. Les usines de grandes multinationales telles que Kodak, Agfa et Polaroid qui, jusqu’à tout récemment, fabriquaient appareils photo, papiers, films et produits chimiques photographiques à l’échelle mondiale sont, abandonnées et démolies tour à tour. Non seulement le passe de la photographie analogue au numérique bouleverse-t-il l’ensemble des métiers liés à cette industrie, mais il modifie les caractéristiques de l’environnement bâti et transforme la pratique de la photographie autant que la culture qui lui est associée. Amorcée d’abord dans les dimensions technologique et économique de production, de diffusion et de conservation des images, la révolution numérique se fait également sentir au niveau de la perception de ces images et du temps qui s’y inscrit.

Motivé par l’importance de ce moment charnière dans l’histoire du médium photographique, Robert Burley travaille à la série La disparition de l’obscurité, dont le propos est repris dans les six œuvres présentées dans le cadre de cette exposition. « L’objet de mon travail est d’explorer des lieux où l’alchimie du processus photographique a été pratiquée à grande échelle, durant tout le siècle dernier. Ironiquement, l’élément essentiel de ces manufactures était l’obscurité : la fabrication se déroulait dans une absence de lumière, caractéristique qui a défini le processus photographique depuis son invention, en 1839. L’acte de photographier est souvent associé au désir d’enregistrer les traces de quelque chose qui est sur le point de changer ou de disparaître. Ici, mon sujet est le médium lui-même », explique Burley.