De tous temps, l’architecture a eu pour rôle de confiner ou de contrôler l’espace, en façonnant l’expérience et les relations sociales à travers des formes statiques. Notre vocabulaire et nos formes architecturales, qui appartiennent en grande partie à l’époque défunte de l’espace statique, ne se sont pas hybridés ou modifiés pour s’adapter et secréter des conditions spatiales changeantes, ni pour inclure le numérique mouvant, fluide et informe, ou l’histoire des peuples pour lesquels le mouvement, et non la stase, est l’expérience prépondérante.

Les expressions conceptuelles de l’identité et des libertés politiques et celles de l’espace numérique collectif dansent allégoriquement main dans la main. L’espace numérique collectif contient en germe des architectures qui considèrent à la fois la migration et la subversion du contrôle, des formes de représentation accompagnant les thèmes de la diaspora et de l’hybridité, et tout ce qui est fluide, versatile, indéfini, en constante redéfinition, évolution et mutation.

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Dans la terminologie de l’urbanisme, nous considérons les termes « privé » et « public », « intérieur » et « extérieur » comme des qualités statiques,

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mais nos expériences spatiales contemporaines dans le domaine public numérique appartiennent à un autre type d’ordre : changeant, intangible, sans échelle, infini, non limité par la gravité, la géographie ou le temps.

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Convention : l’histoire des conventions est intrinsèquement et inévitablement liée à l’histoire de la colonisation, de l’esclavage et des exploitations « légalisées » des terres, des ressources et des peuples.

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Il faut élaborer de nouvelles conventions :

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physiques, numériques et renforcées,

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tout en écoutant les échos de ceux qui ont cherché à le faire avant nous, et en façonnant sans crainte les futurs dans les fissures du présent.

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Tous les territoires sont reliés.

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Sous certaines formes, les conventions de l’État sont les lieux qui donnent forme à des architectures d’inclusion et d’exclusion, où les futurs sont décidés, modelés et fabriqués.

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Leurs formes peuvent être manipulées pour créer des espaces de dialogue entre les peuples, les cultures, les idées et les ambitions, où la politique, le présent et l’avenir sont débattus et déclarés, et à travers lesquels les relations sont construites, éprouvées et réalisées.

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Par définition, هجرة (l’hégire) fait référence à l’acte d’« immigrer » », de « passer » ou d’« arriver ». Il s’agit d’un mot ayant des racines à la fois latines et arabes. Historiquement, il a été utilisé pour décrire la fuite du prophète Mahomet de la Mecque à Médine pour échapper à la persécution.

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Son étymologie comprend les mots « départ », « exode » et « voyage ».

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Il est intéressant de noter qu’en ourdou, le terme en est aussi venu à signifier « fluidité de l’identité » ou une « troisième identité », notamment pour ce qui est des sexes et de la culture.

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Dans cette définition, le corps est compris comme un site littéral de transition,

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un vaisseau grâce auquel la culture et l’identité voyagent et qu’ils habitent tous les deux.

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Fin 2010 : Le printemps arabe, une série de manifestations anti-gouvernementales, de soulèvements et de rébellions armées qui se sont répandus au Moyen-Orient.

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La révolution se propage rapidement dans les médias sociaux de toute la région, alors que de nouvelles protestations surgissent en réponse à des succès obtenus qui ont été partagés d’un bout à l’autre des territoires géographiques.

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L’utilisation des plateformes de médias sociaux a plus que doublé dans les pays arabes pendant les manifestations.

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Le 23 mars 2016 : Tay, un chatbot avec intelligence artificielle, est lancé par l’entreprise Microsoft via Twitter,

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provoquant dans la foulée une controverse lorsque le bot commence à poster des tweets racistes, sexistes et homophobes offensants et incendiaires sur son compte Twitter. Microsoft ferme le service seize heures seulement après son lancement.

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Juin 2020 : la crise économique et politique la plus violente de l’histoire du Liban.

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Juillet 2020 : une famine pire que celle de 1918.

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Août 2020 : la troisième plus grande explosion de l’histoire mondiale.

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Port : un espace de passage, de transition, de croisement. Un espace hautement programmé, semblable à un aéroport, où les dérapages de contrôle, de territoire et d’accès ont des conséquences qui dépassent largement la géographie réelle du port.

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Dans le monde dit en voie de développement, il suffit d’observer la prolifération des zones de libre-échange et des zones économiques franches qui ont vu le jour autour des ports terrestres, aériens et maritimes pour saisir leur importance pour la croissance fiscale d’une nation.

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Le port fait référence à des paysages terrestres, aériens, aquatiques et cybernétiques ; il peut explorer les conditions marginales, les relations commerciales et les échanges culturels; et il peut se situer entre le passé et le présent, entre la maison et le lointain, entre l’ici et le maintenant, entre le naturel et le surnaturel, et

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entre les croisements et les contrôles (des espèces, des choses et des conditions).

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Augmenter : rendre plus grand, plus considérable ou plus complet ; ou, à propos d’un intervalle musical : allongé d’un demi-ton au-dessus de l’intervalle majeur ou parfait ;

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réclamer, reconfigurer, corriger, fusionner.¹

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Les sangomas diagnostiquent, prescrivent et exécutent des rituels en vue d’obtenir la guérison physique, mentale, émotionnelle et spirituelle d’une personne.

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Johannesburg, 2020 : Publicités « Connectez-vous avec vos ancêtres » pour des consultations et des traitements dispensés par des sangomas et des guérisseurs traditionnels via Whatsapp et Facebook.

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Divination : guérison de maladies physiques, émotionnelles et spirituelles, mise en scène de rituels de naissance ou de mort, recherche de bétail perdu, protection des guerriers, lutte contre la sorcellerie et narration de l’histoire, de la cosmologie et des mythes de leurs traditions.

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Les guérisseurs traditionnels sont consultés par plus de soixante pour cent des Sud-Africains.

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Ils revendiquent des héritages, reconfigurent et révèlent des histoires ; ils fusionnent les lieux, les époques, la géopolitique et la géopoétique.

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Peut-être dans ce projet, le soleil (d’un été) africain et arabe se lève-t-il sur la place numérique, alors que des communautés de femmes, des groupes diasporiques, des Arabes et des non-Arabes, des communautés BIPOC, des personnes non-binaires et des groupes de religions, cultures et capacités physiques diverses sont prêts à l’accueillir.