Avec et au sein de

Tout site architectural est défini aujourd’hui par une conjonction de forces - économiques, politiques, environnementales - qu’une forme d’expertise unique et professionnalisée, comme l’architecture, ne peut déchiffrer à elle seule. Que ce soit dans les plus grandes villes ou dans les villages les plus reculés, le terme « bâtir » finit par être moins révélateur d’un processus de création que d’une coordination minutieuse d’influences contradictoires : une chorégraphie complexe. Ce dossier se penche sur la signification pour l’architecte d’opérer au sein d’un réseau enchevêtré d’acteurs et d’assumer une place plus modeste dans une riche écologie de pratiques.

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Un projet immobilier éthique

Kim Courrèges et Felipe de Ferrari de Plan Común discutent avec Jack Self de REAL d’une société plus égalitaire à tous points de vue

Un portrait de REAL. Image © Jack Self

La pratique comme projet

PC
Pourriez-vous présenter votre pratique et ses spécificités : sa forme, votre attitude, le cadre et votre approche?


JS
Le Real Estate Architecture Laboratory ou REAL est une fondation dédiée à la promotion de la démocratie, de l’inclusion et de l’égalité sous toutes leurs formes, y compris le genre, la race, la classe, la richesse et l’espace. Au Royaume-Uni, le statut de fondation signifie que nous avons ce que l’on appelle des articles d’association, un peu comme une constitution, qui est établie à la création et qui réglemente ce que la société peut et ne peut pas faire.


En pratique, cela signifie qu’il nous est très difficile de répondre à de nombreuses commandes en architecture, car une villa privée en Méditerranée, par exemple, ne correspond probablement pas aux critères de promotion de la démocratie, de l’inclusion et de l’égalité. Et la structure même de REAL implique qu’il ne m’appartient pas, en tant que directeur, de décider si c’est le cas. Il y a un conseil consultatif indépendant qui détermine quels projets sont conformes à notre mission et lesquels ne le sont pas. Pour ce qui est de nos activités, nous planchons donc principalement sur des projets culturels, bien que depuis sept ans nous ayons œuvré à la création de notre propre société de logement qui vient d’être lancée.
PC
Y a-t-il dans votre travail quotidien des concepts récurrents qui pourraient nous éclairer sur votre approche de REAL?
JS
Ce que nous essayons de faire, c’est de nous concentrer d’abord sur une analyse matérielle du présent – le « réel » – et comprendre le potentiel d’intervention de l’architecte sur ce matériau. Ainsi, de manière paradoxale, bien que nous travaillions principalement sur des projets culturels pour le moment, notre rêve est de créer des objets qui sont des bâtiments, disons des objets spatiaux. Nous nous situons dans une longue tradition de matérialisme marxiste ou de matérialisme féministe et de nombreux autres concepts d’analyse matérielle.

Nous n’avons pas inventé la formule « la forme suit la finance », mais nous avons beaucoup contribué à la populariser à la fin des années 2000. Nous entendons par là le fait de reconnaître que tout pouvoir dans la société actuelle découle du pouvoir économique; toutes les formes de gestion politique sont en fait des extensions du domaine économique. Par conséquent, on ne peut pas avoir de pouvoir d’action dans la société à moins d’être très précis sur la façon dont on a l’intention de participer à la sphère économique.

En termes pratiques, plusieurs choses en découlent. La première est que nous opérons toujours en amont à partir des conditions économiques dans lesquelles nous nous trouvons. Nous partons d’une situation financière particulière et d’un objectif financier spécifique, et nous concevons entièrement à l’intérieur de ces paramètres pour créer quelque chose que le système n’a pas voulu créer. C’est une façon d’essayer de pervertir ou de renverser les systèmes actuels du capitalisme en forçant le capitalisme à être cohérent à des moments où il ne veut pas l’être.
PC
Dans quelle mesure REAL dépend-il de vous?
JS
La meilleure réponse à cette question consiste à dire ceci : il y a douze ans, je vivais dans un logement social dans le sud de Londres, et je ne pouvais pas me permettre de prendre le bus ni de me payer le gaz pour prendre une douche chaude. Je n’avais pas d’argent et je n’avais pas accès à l’argent. Je possédais un capital culturel, mais il était très réduit. Et je me retrouvais face à la question suivante : comment réaliser le type de projets que j’ai en tête? Comment arriver à une position où quelqu’un m’accordera une grande quantité de capital pour faire quelque chose qui est très différent de ce qui existe?

Ce que j’ai compris, c’est que la société perçoit encore l’architecture essentiellement à travers l’individu. Cela change – par exemple, ce fut un grand moment lorsque Herzog et de Meuron ont remporté le prix Pritzker; c’était la première fois qu’il était attribué à deux architectes – et au fil du temps, nous avons fini par comprendre l’architecture de plus en plus comme une pratique collective, mais ce n’était pas le cas en 2009. J’ai donc fomenté le projet de m’utiliser moi-même comme figure sociale et publique pour acquérir le type de capital social et culturel nécessaire à la réalisation de mes ambitions. Dans l’idée de transférer ensuite, à un moment critique, ce pouvoir ou ce capital dans deux choses. L’une est un capital réel, car je suis intéressé par l’argent, pas par le fait d’être cool. Et l’autre est de transférer ce pouvoir loin de moi et dans un groupe diffus. Je crois que nous sommes à la fin de ce que j’appellerais le projet Jack Self.
PC
Poursuivons avec vos objectifs sur la question du logement.
JS
Mon objectif a toujours été très clair, il s’agit de créer une société qui soit plus égale à tous les points de vue. Et c’est la question du logement qui m’intéresse le plus. Ce que j’ai remarqué, c’est qu’un logement de haute qualité, abordable, sûr et stable est une condition préalable à la démocratie; c’est une condition préalable à beaucoup d’autres types de conditions sociales d’égalité : l’égalité des sexes, l’égalité socio-économique. Toutes découlent d’une bonne situation en matière de logement, je crois.

Lorsque je travaille avec d’autres designers, ils essaient souvent de mettre en évidence leur individualité et leur expression personnelle. Comme je le dis toujours, comment pouvons-nous rendre cela plus normal? Comment faire quelque chose de tellement normal qu’on ne dirait même pas qu’un architecte y a été impliqué? Bien sûr, cette posture présente aussi des avantages économiques, car plus nous sommes en mesure de travailler avec des idées d’universalité et de normalité, moins notre architecture a tendance à être chère.

Par exemple, je vois souvent une famille éthiopienne occuper un appartement de logement social des années 1970 à Londres, dont le design et l’esthétique – la relation entre les pièces – sont totalement inadaptés à la structure culturelle de cette famille. Il nous faut comprendre comment concevoir une architecture qui ne privilégie pas une origine culturelle ou une structure familiale particulières. Sur le plan financier, il s’agit également de créer des bâtiments qui peuvent durer très longtemps. Comment pourrions-nous concevoir un bâtiment qui durera cinq cents ans alors que nous ne connaissons pas la société, les paradigmes économiques et politiques, ni même leur concept de la famille?

Comprendre le contexte

PC
Pouvez-vous nous présenter le cadre spécifique de REAL Homes et les stratégies qui le sous-tendent?


JS
Il y a beaucoup de contradictions dans ce projet. Cependant, une façon de le présenter clairement serait de dire que REAL Homes est le premier produit de logement éthique et une invention clé dans la révolution de la propriété.

Qu’entendons-nous par-là? Pour l’instant, l’immobilier éthique n’existe pas, mais au cours des dix prochaines années, nous allons assister à l’émergence de deux facteurs très importants. Le premier est le plus grand transfert de richesse entre générations de l’histoire de l’humanité: 60 000 milliards de dollars vont passer des mains des baby-boomers à celles des milléniaux. Les milléniaux forment ce que l’on pourrait appeler la première génération « éveillée », qui adopte des attitudes et des valeurs sociales très différentes de celles des générations précédentes. Les milléniaux sont la première génération qui préfère s’identifier comme socialiste plutôt que comme capitaliste. Ils sont la première génération à parler sérieusement de l’inégalité raciale. Ils sont la première génération pour laquelle les droits LGBTQI+ ne sont même pas une question controversée; c’est juste un fait de société. Donc, quand cet argent sera transféré, je pense que nous assisterons à une modification très profonde de l’aspect de la société.

En second lieu, nous assistons depuis 2000 à une augmentation de plus de 1 000 % de ce que l’on appelle le « capital à impact social ». Il s’agit de fonds d’investissement qui recherchent trois catégories d’investissement : l’investissement environnemental, donc éventuellement dans les technologies d’énergie renouvelable ou d’autres types d’investissement liés au climat; le social; et la gouvernance. Il y a donc une énorme quantité d’argent qui est sur le point de faire surface dans ce domaine, ou qui y arrive déjà, et qui cherche des alternatives au statu quo sous une forme ou une autre. Mais il n’y a que 5% du capital à impact social qui est utilisé pour construire des bâtiments, car il n’existe pas de produits immobiliers éthiques.

REAL Homes pose essentiellement la question suivante : pouvons-nous regrouper toutes les ambitions que nous avons sous le concept de l’immobilier éthique – dont la construction et l’exploitation sont neutres en carbone – grâce à différents facteurs tels que la construction en bois massif et les technologies modulaires et préfabriquées. Il s’agit d’un modèle fondé sur le critère des moyens disponibles ou sur ce que nous appellerions l’accessibilité de type « pay-what-you-can » (payez ce que vous pouvez), ce qui signifie que chaque habitant de l’immeuble paie de 28 à 33% de son salaire net. Autrement dit, que vous gagniez cent mille livres ou trente mille livres, le logement sera toujours abordable pour vous. Cela crée également une diversité socio-économique au sein des immeubles, outre le fait qu’il existe des systèmes de gouvernance liés à la représentation qui encouragent la communauté.

En plus de payer un loyer toujours abordable, vous avez aussi la possibilité d’acheter des parts de l’immeuble dans lequel vous vivez. Il s’agit en fait d’un système d’épargne. Nous avons démontré qu’une hypothèque est en fait un très mauvais investissement financier. L’aspiration à la propriété privée par ce biais n’est pas une bonne décision financière – et ce n’est pas non plus une bonne décision morale. Ce que nous proposons à la place dans ce cas, puisque tous les habitants de l’immeuble paient un loyer, c’est que les actions de l’immeuble versent un dividende annuel. Cela signifie aussi qu’au bout de trente ans, 50% de l’immeuble appartient aux personnes qui y vivent, et 50% à REAL Homes. Il se peut qu’à l’avenir, nous poussions ce système encore plus loin pour le rendre véritablement coopératif ou collectif : pour l’instant, cette répartition moitié-moitié se justifie dans la mesure où REAL Homes peut l’utiliser comme un atout pour construire davantage de logements. Notre ambition générale est d’avoir, d’ici 2030, un parc qui compte 300 à 500 bâtiments dans un réseau mondial.
PC
Reconnaissez-vous certaines tensions liées à votre façon de négocier avec le capital mondial de cette manière? Comment équilibrez-vous vos convictions et vos contradictions sur le sujet?
JS
Quand je parle de choses comme « l’immobilier éthique », soyons très clairs : toute propriété est contraire à l’éthique. Elle est immorale. C’est un tort de penser que les humains peuvent posséder quoi que ce soit. Je dois néanmoins m’adresser à des capitalistes et, par conséquent, l’idée de capital éthique et en particulier d’immobilier éthique est un concept qu’ils peuvent comprendre. L’innovation de REAL Homes consiste en partie à concevoir son modèle financier.

Récemment, avec Real Review – le deuxième projet fondamental de la Fondation REAL, notre magazine de culture contemporaine –, nous avons spéculé sur l’idée de la nouvelle renaissance. Il est important de comprendre la Renaissance comme une période de transition. Elle a existé entre le Moyen-Âge et la modernité : ce n’était pas un point final, personne ne veut vivre dans la Renaissance pour toujours. De même, la renaissance que nous vivons actuellement nécessite aussi des produits de transition. Et ce que cela signifie, c’est que pour atteindre une échelle suffisante, pour avoir un minimum d’impact, nous devrons travailler avec certains modèles de capitalisme. Mais de la même manière que les seigneurs féodaux ont commencé à payer des marchands pour faire du commerce et que ces marchands ont ensuite détruit le système féodal, mon espoir est qu’en interagissant avec un certain type de capitaliste, dans vingt ou trente ans, nous serons dans une position où nous n’aurons plus besoin de ces capitalistes et où nous les aurons en fait utilisés pour créer un système différent.

Cela étant dit, je suis aussi parfaitement conscient que REAL Homes n’est pas une solution globale à tous nos problèmes, ni même à aucun d’entre eux. Mais si nous voulons survivre en tant qu’espèce, nous devrons changer fondamentalement notre façon de nous rapporter à la planète, notre façon de nous rapporter les uns aux autres, et donc nos systèmes de propriété et de logement. Ce que je recherche vraiment, c’est une marchandise transitoire. Ce n’est pas une solution au capitalisme, c’est un produit de transition qui existe entre deux paradigmes.

REAL, Real Review, une revue de culture contemporaine qui suit l’évolution constante de l’esprit du temps à travers ses « humeurs actuelles ». Capture d’écran du site Web

PC
Pourriez-vous nous en dire plus sur les nombreuses casquettes que vous portez dans le cadre de votre approche et de vos stratégies?
JS
Je pense que la meilleure façon de les décrire est de faire une distinction entre l’architecture en tant que pratique et l’architecture en tant que discipline.

Mark Cousins, qui était professeur d’histoire à l’Architectural Association et qui est récemment décédé, avait l’habitude de dire que les gens situaient souvent les débuts de l’architecture dans la Grèce antique ou l’Égypte antique ou à un autre moment de l’Histoire, mais qu’en réalité, il ne peut y avoir d’architecture sans architecte. Il disait que cela signifie que l’architecture est essentiellement soit une invention du XVe siècle – ce qui, je pense, est plus traditionnellement accepté –, soit même une invention du XIXe siècle, au moment où émergent peu à peu les cadres juridiques de la profession. C’est un concept assez récent.

Mais l’architecture en tant que pratique? Dans un sens contemporain, cela signifie que les architectes travaillent avec des informations et des objets aussi bien matériels qu’immatériels. Quand je pense que je travaille en tant qu’architecte, je pense surtout que je travaille comme un arrangeur de différents matériaux, comme un compositeur en quelque sorte. Je ne suis pas responsable de chacun des aspects, mais je suis responsable de leur agencement.

En tant que discipline, c’est totalement différent. Je suis inscrit à l’ordre des architectes, je paie mes droits d’inscription et mon assurance, et je dispose d’un cadre juridique dans lequel je dois ensuite travailler. Et pour être très clair, c’est cela l’architecture : la notion élargie de l’architecte en tant qu’arrangeur est une sorte de fantasme. La réalité est que les architectes travaillent au sein d’une profession légale qui est responsable de la conception, de l’organisation et de l’exécution des bâtiments. Et c’est tout. Tout ce qui va au-delà est sujet à caution. Vous savez, je me considère toujours comme un architecte et je suis très fier de l’être. Mais je sais aussi que je ne travaille pas vraiment en tant qu’architecte lorsque je fais ces choses dont nous discutons – c’est une activité inspirée par l’architecture.

Jack Self and Yulia Rudenko, dir., Mies in London, 2018

Construire un cas pratique

PC
Parlez-nous de votre rôle spécifique dans le modèle organisationnel de REAL. Avez-vous développé des tactiques pour vous approprier les formes d’organisation des entreprises?


JS
Le rôle que j’aurai au sein de la Fondation REAL sera celui de directeur de la création. « Directeur créatif » est un terme issu de la publicité qui désigne une personne responsable de la définition et de la communication d’une marque, mais aussi de la conception des produits et de divers autres aspects de l’administration. Si je m’intéresse à la direction créative, c’est parce que dans le monde de la mode, par exemple, vous pouvez avoir une maison de couture qui, même si elle porte un grand nom comme Balenciaga ou Dior, n’a pas Balenciaga ou Dior comme directeur de création. Le directeur créatif peut être n’importe qui, et il a alors la possibilité d’évoluer dans un cadre existant.

En architecture, je dirais que Rem Koolhaas a probablement été le premier directeur de la création, parce qu’il n’est pas un designer, ni un architecte au sens littéral du terme, mais bien un directeur. C’est quelque chose que j’aimerais voir plus souvent dans le monde de l’architecture, pour la simple raison que dans le monde de la mode, vous pouvez être quelqu’un comme Nicolas Ghesquière, qui à peine diplômé de l’université, est devenu à l’âge de 25 ans le directeur créatif d’une énorme maison de couture française comme Balenciaga. Dans le monde de l’architecture, pourquoi n’est-il pas possible d’obtenir un diplôme universitaire pour devenir, en l’espace de quatre ou cinq ans, le directeur créatif de quelque chose comme Gensler, SOM ou KPF ? Qu’est-ce que cela signifierait pour ces grandes entreprises de faire réellement appel aux jeunes talents, à une jeune énergie et une jeune vision, plutôt que d’employer le système actuel, dans lequel on ne peut devenir responsable de l’architecture qu’après avoir passé quarante ans à se battre avec des toilettes et des parkings?
PC
L’usage de la métaphore « surfer sur la vague » en 2021 est au mieux controversé. De votre point de vue, quelle autre image ou métaphore conviendrait pour la déconstruire et la remplacer?
JS
Tout d’abord, je pense qu’il faut comprendre ce que la métaphore de la vague elle-même signifie réellement, car il s’agit principalement d’une question de timing et d’inertie. J’ai eu la chance de grandir en Australie où j’ai pu apprendre à surfer; la vague a sa propre puissance et sa propre force, qui est plusieurs fois supérieure à celle de l’individu. D’abord, on n’est absolument pas en mesure de contrôler la vague. Ensuite, le fait qu’on réussisse ou non à attraper la vague dépend entièrement de notre position dans l’espace à un moment donné. Si l’inertie de la vague nous attrape, elle continuera à nous faire avancer sans aucun effort de notre part.

Mais réfléchissons un instant, non pas du point de vue du héros, mais de celui de quelqu’un qui rate la vague. Cela n’a rien à voir avec la compétence, le talent ou l’habileté de cette personne, mais tout à voir avec son emplacement et sa situation dans le temps et l’espace. Et ce que je constate aujourd’hui, c’est que chaque génération d’architectes depuis les années 1990 a été moins puissante et a eu moins de possibilités et de pouvoir d’action que celle qui l’a précédée. Dans les années 1970, des architectes âgés d’une vingtaine d’années ont réalisé des projets comme le Centre Pompidou. Même dans les années 1990, des architectes d’une trentaine ou d’une quarantaine d’années ont signé des édifices comme la Bibliothèque nationale de France. Dans les années 2010, il n’y a plus d’architectes trentenaires qui réalisent des commandes importantes dans le monde, à une ou deux exceptions près. Il a été difficile pour notre génération, dans le paysage post-2008, de créer des entreprises pour nous-mêmes. Ce sera encore plus compliqué pour les personnes qui obtiennent leur diplôme aujourd’hui, après la pandémie. En ce sens, nous pouvons dire que la vague nous a dépassés. La vague du capital mondial a dépassé la plupart des générations d’architectes.

Je ne sais pas quelle sera la prochaine métaphore. Peut-être quelque chose de plus proche d’une colonie de fourmis; une démonstration d’intelligence émergente qui, à son niveau de base, est une approche communiste et communautaire. À mon avis, toutes les idées sur ce que devrait être l’avenir de l’architecture devraient reposer sur la formation d’une communauté forte et d’une solidarité forte, ainsi que sur l’élimination de l’ego qui a marqué les générations précédentes, afin de véritablement coopérer ensemble. Et je vois de nouveaux modèles qui se greffent peu à peu à cette vision, et j’espère qu’ils vont continuer à se renforcer.

Les objectifs sont clairs pour moi : il s’agit de travailler à une discipline plus égalitaire, ce qui est en fin de compte synonyme de soutien mutuel, d’aide mutuelle et de coopération. Nous ne pouvons pas continuer à juger les architectes en fonction du fait qu’ils étaient ou non à l’avant-garde de la vague.

Cette conversation est la quatrième d’une série d’entretiens que Plan Común a réalisés et qui sont diffusés à la fois sur ce site web et en vidéo dans les archives audiovisuelles OnArchitecture.

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